J'ai lu "Un homo dans la cité" de Brahim Naït-Balk
Né au début des années 1970, l'auteur a grandi et vécu successivement dans différentes cités, à Saint-Étienne, Montceau-les-Mines, Aulnay-sous-Bois, Sèvres, dans un milieu social généralement d'origine maghrébine et de culture musulmane.
Il témoigne du profond mal-être, des difficultés et des agressions innommables (façon de parler, puisque plusieurs sont des viols tout à fait caractérisés) qu'il a subi jusque dans sa vie d'adulte. La douleur de se sentir différent sans savoir ce qu'est cette différence, sans avoir accès à la parole, sans aucune information, sans savoir que ce n'est pas une maladie, une tare, une monstruosité, ni une rareté...
La terreur de se sentir démasqué par d'autres hommes pour qui un homosexuel au mieux ne mérite que le mépris, ou doit être violemment puni parce qu'il ne se conforme pas à la norme de virilité. Des viols qui exploitent, rabaissent, écrasent celui qui est perçu comme un sous-homme. Et, dans le cas de Brahim Naït-Balk, comme un traître à sa culture d'origine.
S'il écrit avoir en comparaison peu souffert du racisme anti-arabe, l'auteur ne passe pas sous silence l'homophobie moins ostentatoire et moins directement violente qu'il rencontre sur ses lieux de travail, avec des collègues blancs et non musulmans.
Tardivement, l'auteur a pu surmonter sa peur et assumer publiquement son homosexualité, et transformer son parcours en force pour apporter un soutien à d'autres personnes confrontées à des difficultés et des souffrances similaires.
Il en aura fallu du courage à cet homme pour écrire un tel livre. Alors, chers hommes hétéros, consacrez une petite parcelle du vôtre à prendre le temps de lire ce récit.
Un homo dans la cité
La descente aux enfers puis la libération d'un homosexuel de culture maghrébine
Brahim Naït-Balk, Calmann-Lévy, 2009
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